Besançon. Conseil municipal : de la Maternelle à l’énergie en passant par l’insécurité

Le conseil municipal avait inscrit à son ordre du jour un point d’info sur la rentrée scolaire avant d’aborder le sujet épineux des restrictions budgétaires.

846
Anne Vignot aux commandes du conseil municipal du 29 septembre 2022 ©YQ
Claudine Caulet, une élue exemplaire

L’adjointe EELV en charge de l’éducation, des écoles et de la restauration scolaire, connaît son affaire. Elle assumait déjà ce rôle essentiel dans la précédente mandature. Un mois après la rentrée scolaire, l’adjointe a présenté l’état du système scolaire à Besançon. Pour cette rentrée 2022, 10 063 élèves ont été accueilli dans les écoles bisontines dont 125 de moins en Maternelle.

Sur 1 718 dossiers de périscolaire, la Mairie en a validé 1 704, soit 14 dossiers refusés. Côté cantine, 5 108 inscriptions ont été présentées et 217 ont malheureusement été refusées. On note une nette amélioration.

La Mairie de Besançon emploie 344  animateurs périscolaires. Malgré la proposition faite en 2021 de permettre des contrats à temps partiel sur une période allant jusqu’à trois ans, le turn-over des animateurs reste important. Cela a conduit la municipalité à fermer deux animations périscolaires depuis cette rentrée. Il manque encore à ce jour 27 encadrants pour la pause méridienne et 25 personnels pour l’animation de l’après-midi. Ce métier « parce que c’est un véritable métier » souligne Claudine Caulet, peine à recruter. « 1/3 sont étudiants, 1/3 ont une autre activité salariée et 1/3 n’ont que cette activité ». L’adjointe pilote sa délégation efficacement et en transparence…même l’opposition municipale le reconnaît.

Il manque 8 millions d’euros

Antony Poulin, l’adjoint aux finances, présentait la Décision Modificative n°2 de l’exercice 2022. « Le combat écologique est un combat social » avait rappelé Anne Vignot dans ses propos liminaires. Elle faisait référence « à notre fierté d’avoir engagé la réhabilitation des écoles. Je rester optimiste sur notre capacité à réagir et à faire-ensemble ».

« 70% des dépenses publiques sont le fait des collectivités locales, qu’il s’agisse du fonctionnement des services publics ou des investissements » a renchéri Antony Poulin. La hausse du point d’indice de la rémunération des agents publics grève le budget de la collectivité de 1,1 million d’euros. La hausse du coût de l’énergie impacte les comptes de 1,3 million d’euros pour la seule année 2022. Face à la hausse de ces coûts « nous devons impérativement maintenir la qualité de notre service public » s’inquiète Hasni Alem (PCF). Logiquement, la majorité municipale en appelle à l’Etat pour « mettre en place un bouclier tarifaire sur l’énergie » et « indexer la Dotation Générale de Fonctionnement (DGF) sur l’inflation ».

A défaut, la Ville de Besançon risque de prendre des mesures drastiques en matière d’économie d’énergie. Ce sont les activités sportives qui pourraient être réduites ou encore les illuminations de Noël.

« Monsieur Fagaut, vous êtes un théâtreux »
Myriam Lemercier, Marie Lambert et Claude Varet entourent Ludovic Fagaut. Une partie des onze membres de l’opposition « Besançon Maintenant » ©YQ
L’argent étant toujours un sujet sensible en période de restrictions, Ludovic Fagaut (Besançon Maintenant) s’est inquiété du coût des emprunts « Vous avez décidé de réserver les contrats de prêt à des banques que vous considérez « vertueuses ». Est-ce à dire que le taux d’emprunt n’est plus une valeur cardinale ? » Antony Poulin a réagi « en assurant la parfaite transparence des emprunts, soulignant au passage que les contrats bancaires ne sont pas soumis aux commissions d’appel d’offres ».
Qualifiant l’élu d’opposition de « théâtreux », la Maire de Besançon Anne Vignot ne pouvait trouver meilleur façon de faire sortir de ses gonds son opposant favori. « Vous brandissez la transition écologique comme un totem. Nous ne sommes pas les partisans de la contrainte » fustige Ludovic Fagaut. « Le 29 septembre, des locataires de Planoise supportaient 16,3° dans leurs appartements, est-ce tolérable ? ».
En matière de sécurité, chacun reste sur ses positions. La Maire considère que la sécurité est du domaine de l’Etat. Elle réclame toujours plus de policiers nationaux. De son côté, Laurent Croizier, pour le Modem insiste « la sécurité n’est pas que sécuritaire. Il faut moins d’idéologie et plus de policiers municipaux ». Rapidement le débat dérape sur la légalisation du cannabis « Ce serait une façon d’arrêter le trafic » propose Kevin Bertagnoli (Generation.s). Que se passerait-il  pour l’économie parallèle qui gangrène le quartier de Planoise?  Les solutions sont complexes et ce n’est pas en s’invectivant dans un conseil municipal que l’on trouvera les pistes d’amélioration. La population se sent-elle concernée par ces joutes oratoires? On peut en douter.
Yves Quemeneur