Denis Puertolas, bénévole et conducteur des convois, Patrice Gayet et Pierre-Charles Henry.

Le premier bilan de l’association Ukraide aurait peut-être été plus parlant, plus impactant le 24 février 2023, un an jour pour jour après le bombardement de Kiev. Les bénévoles, eux, n’ont pas le temps d’attendre. Depuis 11 mois, les convois et actions en faveur du pays envahi ne s’arrêtent pas.

Des hôpitaux ambulants pour aider de village en village

« Le prochain part le 19 janvier, nous envoyons environ deux camions de 40 tonnes par mois. Sans l’aide de bénévoles et les dons du public, nous ne pouvons rien faire. Sur place en Ukraine ils ont surtout besoin de fauteuils roulant, de lits médicalisés, du matériel de bloc opératoire mais aussi de groupes électrogènes pour continuer de travailler quand les hôpitaux sont victimes de coupures de courant. », résume le Dr Patrice Gayet, co-président de l’association. En mars 2022, le chirurgien de la clinique Saint-Vincent décide avec son confrère Pierre-Charles Henry de créer l’association. Le médecin connaît bien les zones de guerres et les besoins pour sauver un maximum de vie.  « Nous sommes en train d’équiper des bus et cars scolaires transformés en petits hôpitaux ambulants qui nous permettront de soigner les personnes blessées par les bombardements, de village en village, en Ukraine.

Une centaine de bénévoles

Réserviste pour l’armée française mais aussi membre de Médecins sans Frontières, Patrice Gayet a déjà opéré dans des conditions très rudimentaires. Le Darfour en 2006, le Tchad en 2009, la Syrie en 2013 et plus récemment à Gaza en Palestine au mois de juin 2018. Pour l’Ukraine, les deux médecins ont immédiatement réagi à l’actualité. « Au début on envoyait des dons sans un réel suivi, aujourd’hui nous nous rendons régulièrement sur place pour connaître les besoins et l’évolution de la situation. Au début de la guerre il y avait des dizaines de regroupements et petites associations pour aider l’Ukraine, aujourd’hui beaucoup moins. Pourtant la guerre se poursuit là-bas et ils ont besoin de nous. », poursuit le Dr.Gayet.

Un futur convoi de chevaux Comtois ?

Pour Noël, l’association Ukraide a remis un coup de collier. Trois convois avec des jouets et peluches ont été envoyés pour que les enfants aient un peu de réconfort. Au-delà du médical, les bénévoles aident aussi les Ukrainiens, souvent venus de l’Est du pays où la guerre fait rage, à retrouver un travail et une vie la plus normale possible dans d’autres régions, plus à l’Ouest.

« Nous sommes entrés en contact avec Mr. Oreste Del Sol, agriculteur installé en Transcarpatie depuis 30 ans (Ndlr : une région Sud-Ouest du pays, frontalière avec la Roumanie, Hongrie et Slovaquie). Il a créé une coopérative, Longo Maï et recrute des Ukrainiens pour travailler avec lui dans les champs. Il propose une agriculture comme dans le temps et a besoin de beaucoup de matériel agricole, des fours à pain, etc. C’est un peu plus original mais nous sommes entrés en contact avec l’Association Nationale des Chevaux de trait Comtois ainsi que plusieurs agriculteurs pour potentiellement envoyer des chevaux dans une futur proche. », confie Patrice Gayet.

Un voyage à l’hôpital de Kherson, pour opérer sur le front

 Les deux médecins à l’origine de l’association ont aussi un autre projet important : aller donner un coup de main à l’hôpital de Kherson et opérer directement sur place. « Nous nous y sommes déjà rendu, on a pu rencontrer les chirurgiens sur place et travaillons pour organiser ce voyage dans les prochaines semaines, prochains mois. Il y a quelques réticences de la part de Médecins Sans Frontières et dans mon entourage par rapport à la sécurité mais cela fait partie de nos missions. Les moyens médicaux Ukrainiens sont beaucoup plus développés qu’en Afrique par exemple mais ils ont toujours entre 20 et 30 ans de retard sur la France. »

Il existe des plateformes de dons partout dans la Région. Pour soutenir l’association Ukraide rendez – vous sur le site https://www.ukraide.fr ou par mail : ukraide25@gmail.com.