Edito. Le rêve insoumis

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Ce mardi 15 mars, les derniers résultats des différents sondages autour de l’élection présidentielle font état d’un regain de forme de Jean-Luc Mélenchon (LFI) désormais en 3e position derrière Emmanuel Macron (LREM) et Marine Le Pen (RN).

Une « remontada » pourtant si chère à Arnaud Montebourg, qui lui, une fois hors course, n’a cessé de tenter d’unifier une gauche désarçonnée il y a encore quelques semaines. Une gauche sous perfusion à laquelle le monde soignant bisontin tente de lui redonner vie.

Quinze jours plus tôt, le meeting du parti LFI au Grand Kursaal reçoit le numéro 2 du parti, François Ruffin, accompagné de l’eurodéputée Leïla Chaïbi et Stéphane Jumel, député communiste. Près de 800 personnes se sont déplacées. Une semaine auparavant, le Rassemblement National annoncé au deuxième tour depuis deux ans, peine à organiser une simple conférence de presse à Besançon, bousculée entre autres par des militants LFI.

Cet engouement n’est pas uniquement dû à l’histoire socialiste de la ville ; par stratégie ou par la force des choses, les nouvelles têtes de gondoles de la France Insoumise locale viennent du CHRU de Minjoz : Marc Paulin et Laurent Thines.

Le premier, figure syndicaliste de l’hôpital public et infirmier en unité Covid-19 pendant la crise sanitaire, ne cesse de se battre aux côtés des blouses blanches et gilets jaunes pour conserver ce qu’il appelle les « conquis sociaux ». Le second, chef de la neurochirurgie, est aussi l’initiateur de la pétition contre l’usage des LBD par les forces de l’ordre. Deux personnages ayant vécu de très près ces dernières années où le ras-le-bol des français s’est exprimé sous différentes formes. Difficile de faire mieux pour la vitrine locale de la France Insoumise.

Sur le fond, la prestation de Jean-Luc Mélenchon sur TF1 lundi 14 mars reste plus concrète que le rendez-vous bisontin. Si François Ruffin s’est attaché à entretenir un rêve de monde meilleur, condamnant fermement au passage la Russie, difficile pour les bisontins curieux et apolitiques de trouver des propositions concrètes du programme de l’Union populaire.

Il est pour autant plus facile de croire en ses rêves lorsque ceux qui les entretiennent sont aussi crédibles qu’actifs dans leurs combats sociaux. Si toutes les vitrines locales de LFI sont telles, le regain de forme de Jean-Luc Mélenchon n’est peut-être plus si illusoire et le rêve des insoumis, à nouveau permis.

Martin Saussard