Haut-Doubs. Le ministre de l’Agriculture promet une modification du Plan Loup

En amont de la grande fête au Super Comice, le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau a rencontré les représentants agricoles du Haut-Doubs. Si plusieurs dossiers ont été évoqués, les agriculteurs attendaient le membre du gouvernement au tournant sur un sujet : les attaques de loups.

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Sur le trajet menant à Pontarlier depuis Besançon, les Jeunes Agriculteurs du Doubs ont dressé plusieurs pancartes visibles pour tous les automobilistes. « Le Loup à la Citadelle, pas dans nos parcelles ! », « SOS ! Agriculteurs en détresse ! » peut-on lire en remontant le RN57. Le ministre de l’Agriculture Marc Fresneau est immédiatement plongé dans le dossier Loup qui embrasse la filière agricole depuis l’été.

Une attaque la veille de la visite ministérielle

L’élu doit même changer ses plans, son arrivée prévue à 10h30 à Pontarlier est repoussée : ce vendredi 21 octobre un autre GAEC a été attaqué aux Pontets, près de Mouthe. Cette fois c’est la famille Scalabrino qui est touchée. « Deux génisses de moins d’un an, tuées en une attaque, on n’avait encore jamais eu ça. En plus Loïc le fils, est responsable de la prédation chez les jeunes agriculteurs. On n’a pas souhaité se déplacer avec eux pour vraiment le laisser s’exprimer et parler face à face avec le Ministe », commente Florent Dornier, président de la FDSEA du Doubs.

5 dossiers traités avec les représentants agricoles

Cette rencontre au pied de la carcasse encore fraîche d’une des génisses a-t-elle obligée Marc Fesneau à être aussi déterminé pendant la réunion avec les représentants agricoles ? Il est midi quand le ministre de l’Agriculture débarque à Pontarlier. Une rencontre de plus d’une heure où plusieurs autres dossiers sont traités avant celui du Loup.

À commencer par l’installation des jeunes agriculteurs, une compétence reprise par la Région qui modifierait l’accompagnement. Un sujet en lien direct avec la politique foncière transfrontalière. « Aujourd’hui on a des agriculteurs suisses qui reprennent des terrains en France sans accord bilatéraux des deux pays car ils ne font pas partie de l’Union Européenne. Ils sont donc toujours prioritaires dans la reprise de parcelles car ils n’ont pas de grille de sélection comme les paysans français. », explique Florent Dornier.

Autre point important, la dérogation pour les GAEC en agriculture biologique avec des vaches en entravées. Une dérogation qui prend fin en 2022, les représentants ont demandé une solution viable pour les éleveurs de plus de 50 bêtes. « On a aussi parlé du prix du lait conventionnel et des agriculteurs en polyculture-élevages. Ici c’est la terre des AOP mais plus bas nos collègues souffrent, les prix n’augmentent pas face à une inflation qui pèse lourd », poursuit le président de la FDSEA25.

« Pourrons-nous faire notre métier demain ? »

Les organisateurs du Super Comice craignaient que les JA montrent les crocs au ministre de l’Agriculture, c’est finalement une main tendue que Marc Fesneau s’est empressé de saisir à la sortie de cette réunion. Face à lui, une action symbolique où les noms des vaches dévorées depuis août dans le Haut-Doubs sont inscrites avec une question : « Pourrons-nous faire notre métier demain ? ». « Il faut simplifier les procédures d’effarouchements et de tirs de défense. Cela fera partie du prochain plan Loup avec un dénombrement. Je ne sais pas s’il y a trop de loups mais il y a trop d’attaques. Il faut réguler pour tenir cet équilibre fragile entre le loup et l’élevage. », a d’abord expliqué Marc Fesneau avant de directement viser certaines associations.

« Il faut arrêter de pense que c’est simple de protéger des élevages, parfois c’est impossible. Il y a des endroits où la prédation est devenue trop dangereuse et dévastatrice, il faut des conditions de tirs pour lever la pression sur ces endroits en faisant du prélèvement. Dans le cadre européen il faut faire évoluer le statut du loup. L’espèce menacée aujourd’hui, c’est plutôt l’éleveur. »

M.S