Cela fait maintenant sept mois que les échafaudages entourent la Porte Saint-Pierre à Pontarlier. Depuis le mois d’août 2024, les travaux de rénovation du bâtiment inscrit aux monuments historiques sont en cours et ce, jusqu’au début de l’année prochaine. Un diagnostic lancé en 2021 a alerté la Ville de Pontarlier sur l’état préoccupant de la Porte Saint-Pierre, notamment avec l’observation d’une fissure. « Une fente de 4cm où on voyait à travers. Il y avait un élément d’une centaine de kilos dont la stabilité n’était pas forcément assurée », analyse Valentin Métral, chargé des opérations sur le patrimoine historique. Des enjeux sécuritaires, pour éviter que des parties du bâtiment se détachent avant de tomber sur les riverains. Un enjeu patrimonial également « on devait subvenir au besoin du bâtiment qui est un emblème de Pontarlier », souligne Valentin Métral.
Un bâtiment inscrit aux monuments historiques depuis 1970
L’édifice n’a pas toujours été dans cette configuration. Au XVIIIe siècle, la porte était hémisphérique, mais le grand incendie qui a frappé Pontarlier en 1736 l’a complètement détruite. En 1781, une nouvelle Porte Saint-Pierre surplombe l’entrée de la ville et il faut attendre 1898 pour obtenir l’édifice que nous connaissons aujourd’hui avec la construction du campanile, la partie haute. Depuis, la Porte n’a que rarement été restaurée.
Les travaux débutés en août étaient donc plus que nécessaires, et coûtent un million d’euros à la Ville, dont 30% sont assumés par la DRAC puisque la Porte Saint-Pierre est inscrit aux monuments historiques depuis 1970. « La couverture était devenue inefficace et on avait quelques éléments inquiétants comme une volute désolidarisée du port de maçonnerie », explique Valentin Métral. À 27 mètres de haut, devant le sommet de l’édifice, il précise que « l’objectif premier est de restituer la charpente et de remettre une couverture dessus. La pierre sera recouverte de plomb, qui offre une durée de couverture supérieure à la tuile, c’est-à-dire une cinquantaine d’années. La pierre sera alors renforcée pour supporter la charpente ».
La deuxième phase de travaux prévue avant l’été
La partie haute du fronton est altérée à coeur, les ouvriers vont alors changer la partie centrale pour la rendre seine. Ils sont une quinzaine à oeuvrer sur le chantier avec des tailleurs de pierre ou des travailleurs de plomb. « La roche utilisée pour la partie haute est de moins bonne qualité que la partie basse, c’est pour cela qu’elle est plus altérée », détaille Valentin Métral. Les ouvriers utilisent de la pierre de Vuillecin, qui a « des bonnes caractéristiques mécaniques ». Chaque lot est sablé pour enlever les impuretés de surface ou encore la mousse qui peut altérer la roche. Le travail est fait dans le détail. « Il est essentiel que la compréhension de l’architecture et la lecture des décors soient là », assure Valentin Métral.
La première phase des travaux qui concerne la partie haute de la Porte Saint-Pierre devrait s’achever fin avril. « On a deux à trois semaines de retard à cause des intempéries. On savait qu’on en prendrait. Quand il gèle, le mortier ne prend pas, on ne peut pas travailler la maçonnerie. Mais le chantier avance bien », sourit Pierre-Yves Siramy, directeur de l’immobilier, de la Forêt et de l’énergie pour le Grand Pontarlier. La deuxième phase des travaux sur la partie basse devrait débuter avant l’été. Les cloches devraient pouvoir sonner de nouveau début 2026, marquant la restitution de la Porte Saint-Pierre.
