L’ARC HORLOGER fête ses deux ans

876
La lunette de l'Observatoire de Besançon est la dernière datant du XIXe siècle toujours en état de marche ©YQ

En décembre 2020, l’UNESCO a inscrit le savoir-faire en mécanique horlogère et en mécanique d’art au patrimoine immatériel de l’humanité.

Deux ans de Covid et de besoins de réindustrialisation plus tard, le temps (puisque c’est de cela qu’il s’agit) est venu de transformer cette belle opportunité dans les actions industrielles comtoises…de deux côtés de la frontière !

Visite ce matin de l’Observatoire de Besançon, l’un des dix derniers observatoires astronomique, météorologique et chronométrique de France. En fait, le seul demeurant « dans son jus » et opérationnel. L’histoire commence en 1870. Dans un souci de revanche à la suite de la guerre avec la Prusse, le gouvernement français décide de la création d’un institut astronomique à Besançon. Le choix de la capitale comtoise était lié à l’industrie horlogère très florissante à l’époque. Les horlogers souhaitaient un organisme certificateur du temps indépendant.

L’observatoire de Besançon est construit entre 1882 et 1884 sur les hauteurs de Besançon, loin de la ville et de ses lumières. Sa mission principale était de mesurer précisément le temps à partir de la rotation de la terre (je la fais courte….mais c’est complexe) ! En 1897 l’observatoire décide d’apposer un poinçon (la vipère) sur les montres réputées « chronographe ». Il est le garant de la haute qualité métrologique d’une montre. Il véhicule également la notion d’excellence dans le travail des horlogers bisontins et comtois. Bientôt 50 ans après la crise de l’industrie horlogère, l’arrivée du quartz, des produits asiatiques et la concurrence de la Suisse, le savoir-faire et les instruments de mesure retrouvent une nouvelle jeunesse pour accompagner l’industrie du luxe en Franche-Comté, faire rayonner Besançon « capitale du temps » et provoquer un regain d’intérêt pour la qualité et l’excellence des produits horlogers.

Ici, on compte en milliardièmes de milliardièmes de secondes

Les horloges atomiques au césium commandent le temps légal en France et elles sont à Besançon ! Malgré l’aspect pédagogique des explications du directeur de l’observatoire, difficile de s’y retrouver dans des calculs…astronomiques…où l’on se rapproche à petits pas de la seconde exacte. Peut-on imaginer un milliardième de milliardième de seconde ?

Visite doublement instructive : apprendre, toujours apprendre…parfois à n’y rien comprendre ! Et puis non, l’horlogerie n’est pas morte en Franche-Comté. L’avenir industriel de la région est à l’est, en collaboration avec nos voisins helvètes. Tout commence et tout finit par le temps !

On dit enfin que le Père Noël possède un chronomètre franc-comtois pour être sûr de livrer les cadeaux…à temps !

Yves Quemeneur