L’humeur d’Yves Quemeneur – Liberté et responsabilité

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Puisque c’est la période des vœux, je vous souhaite, je nous souhaite, une année 2024 sous le signe de la responsabilité. Pas celle des autres…c’est trop facile ! 3 000 milliards de dette publique ? C’est la faute du gouvernement ! Je n’en suis pas responsable mais je veux bien continuer à percevoir allocations et subventions de toutes sortes.

Des salaires trop bas ? C’est la responsabilité du patronat et de ses complices au gouvernement ! Je n’en suis pas responsable mais les charges qui pèsent sur mon salaire servent à rembourser la boîte de Doliparne quand j’ai un rhume. Mes enfants sont mal enseignés ? C’est la responsabilité des professeurs et de l’Education Nationale ! Mais je ne prends pas le temps de poursuivre leur éducation à la maison, en laissant les écrans remplir mon rôle de parent et en oubliant que « c’est l’amour des livres qui fait que tu peux voyager de ta chambre autour de l’humanité ».

L’économie va mal ? C’est la responsabilité du gouvernement ! Mais je continue d’acheter du poulet brésilien ou thaïlandais, des chemises fabriquées au Bengladesh ou des antalgiques chinois.

Il n’existe pas de liberté sans responsabilité

« L’Homme serait un être libre, ce qui lui confère une certaine responsabilité puisqu’il est entièrement coupable de ce qu’il est et de ce qu’il fait ». Jean-Paul Sartre était-il donc un libéral qui s’ignorait? Je sens des frissons d’irritation chez tous les apôtres de l’irresponsabilité collective. Certains diront que l’on ne peut être responsable de ses actes si on est déterminé à faire ce que l’on fait, par la nature, l’environnement social et familial, les origines…!

Non, définitivement non !

Pour s’en convaincre, il suffit de reprendre les plus belles strophes du poème de William Ernest Henley écrit en 1875. Il fut le poème préféré de Nelson Mandela, le héros de la nation Arc-en-ciel.

« Je rends grâce aux dieux quels qu’ils soient,

Pour mon âme invincible et fière,

Dans de cruelles circonstances,

Je n’ai ni gémi ni pleuré,

Meurtri par cette existence,

Je suis debout bien que blessé,

…/…

Aussi étroit soit le chemin,

Nombreux les châtiments infâmes,

Je suis le Maître de mon destin,

Je suis le Capitaine de mon âme.

Je vous souhaite de garder l’énergie d’être debout et que chacun d’entre nous demeure le Maître de son destin.

Bonne année 2024 !