Saône. Benoit Vuillemin, une carrière dynamisée par les mobilités

Le maire de Saône ne cache pas son ambition. À la tête de la seconde commune du Grand Besançon derrière Saint Vit, Saône veut être la "capitale du Plateau", l’entrée sud naturelle de l’agglomération bisontine. Dans "Saône Actu" du mois de janvier 2023, Benoît Vuillemin développe son projet de mobilités et surtout celui de la RN57.

1961
le futur pôle multimodal de Saône pourrait intégrer une ligne de tram-train reliant Saône à la gare des Auxons ©YQ

En pleine crise sanitaire en janvier 2021, Benoît Vuillemin, maire de Saône, a lancé « l’association des liaisons transfrontalières ». Elle réunit toutes les collectivités du Plateau et du Haut-Doubs avec un objectif : donner à cet axe stratégique transfrontalier des modes de transport structurants, ferroviaires et routiers.

« L’envolée des prix de l’énergie nous rappelle à quel point la mobilité est un enjeu crucial pour l’avenir », analyse le maire de Saône imaginant un pôle multimodal intégrant parkings, aire de covoiturage, arrêts de bus et parc à vélos autour de la gare de Saône . « Il faut penser une politique de mobilité cohérente et durable ».

Un tram-train Saône-Les Auxons

Dans le cadre de la loi 3DS qui autorise les EPCI (communautés de communes ou d’agglomération) à devenir Autorité Organisatrice de Transport (AOT), Benoît Vuillemin milite pour le développement d’un tram-train reliant le Plateau à la gare TGV des Auxons, en desservant les quartiers de Besançon. « Chaque matin, les TER sont complets. C’est un moyen de transport qui irrigue déjà beaucoup de communes jusqu’à la vallée de la Loue. Augmenter la fréquence avec un matériel modernisé est donc la solution pour désengorger la circulation automobile aux entrées de Besançon, répondre aux exigences climatiques et apporter un service rapide de proximité aux usagers ».

« Il y a urgence à équiper le territoire comtois d’infrastructures routières et ferroviaires »

Benoît Vuillemin a longuement échangé avec Clément Beaune, le ministre chargé des transports. Il veut « pousser le feu » de la réalisation du tronçon Micropolis-Beurre de la RN57, égratignant au passage certains maires du Haut-Doubs « Les habitants et entreprises de Morteau ou de Pontarlier vont profiter de cette nouvelle infrastructure routière…Pourtant, ils ne contribuent pas à son financement ». Pour le Maire de Saône, la ligne des Horlogers et la RN57 sont deux axes structurants indispensables au développement économique de la Franche-Comté. Sinon, la relation entre la France et la Suisse se fera par le Nord (Bâle) ou le Sud (Genève). Les axes Besançon-Lausanne et Besançon-Neuchâtel deviendront des territoires oubliés.

Dans sa rencontre avec le ministre des transports, Benoît Vuillemin a mis en avant le grand écart entre les investissements suisses et français. « Entre Lausanne et Vallorbe, la confédération a fait le job. Entre Neuchâtel et le Locle, la CFF, la confédération et le canton de Neuchâtel vont investir 1 milliard de francs suisses dans la construction d’un RER avec des cadencements d’un quart d’heure ». 15 minutes entre Neuchâtel et la Chaux-de-Fonds alors que le col des Roches reste un goulet d’étranglement côté français. Le maire de Saône s’irrite de l’incapacité des pouvoirs publics français (Etat et Région) à investir pour l’avenir industriel et touristique du Haut-Doubs.

Quel avenir politique pour le Maire de Saône ?

A 48 ans, Benoît Vuillemin se garde bien d’imaginer son avenir politique en dehors de Saône. Il a de multiples projets pour développer sa commune qui dispose encore de 8 hectares de zones commerciales et artisanales. Il veut également assurer la sécurité dans sa commune et faire du centre bourg un pôle commercial de proximité et offrir un meilleur accès aux soins de sa population.

Pour autant, il a fait partie des vice-présidents de Grand Besançon, représentant les secteurs périphériques qui ont adressé un courrier « de mise en demeure » à la Présidente de Grand Besançon de revoir son mode de gouvernance. « La gouvernance actuelle de Grand Besançon exclut les maires du territoire – nous ne sommes pas mis dans la boucle des décisions -« 

L’encore jeune Maire de Saône a, bien qu’il s’en défende, des ambitions pour son territoire. Peut-être a-t-il au moins deux arguments à faire valoir : il connaît la vraie vie de l’économie et démontre à Saône sa capacité à travailler en équipe. En 2026, l’avenir du territoire de Grand Besançon devra prendre en compte une croissance économique raisonnée, nul n’en doute mais en tout état de cause, une croissance quand même, économique et démographique.

Yves Quemeneur