Entre la Bourgogne et Franche-Comté, les tensions grandissent

On ne fait pas un riche avec deux pauvres. D’une façon plus générale, la fusion des régions voulue par François Hollande (en réponse à la réforme « intelligente » de Nicolas Sarkozy) n’a accouché que de "nains" européens sans réels pouvoirs. Le divorce à l’amiable est-il possible entre la Bourgogne et la Franche-Comté ?

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François Rebsamen, le Maire de Dijon et Président de Dijon Métropole, vient d’apporter de l’eau au moulin de Jean-Philippe Allenbach le Président du Mouvement Franche-Comté. Le Don Quichotte comtois qui lutte depuis des lustres contre les moulins à vent de la technocratie, vient de trouver un allié de poids. Ils vont tenter de convaincre Bourguignons et Francs-Comtois de l’intérêt d’abandonner la couche commune, les uns et les autres s’accusant mutuellement de tirer la couverture. « La fusion devait être source d’économies ». François Patriat et Marie-Guite Dufay le claironnaient dès 2014. Pourtant les faits sont têtus : en 2015, les budgets primitifs de la Bourgogne et de la Franche-Comté étaient respectivement de 774,5 millions d’euros et 516,2 millions, soit un total de 1,291 Mds€. En 2023, le budget primitif de la grande région Bourgogne Franche-Comté culmine à 1,898 Mds€, soit une hausse de 47% en 8 ans. Alors que la fusion devait permettre des mutualisations, les frais de personnel ont pourtant grimpé de 28%.

Pire, la dette a quasiment doublé en 8 ans, passant de 675 millions à 1,3 milliards d’euros. Clairement, le couple ne s’entend plus et est en situation de surendettement.Le Maire de Dijon n’a jamais caché son opposition à la fusion « c’était une mauvaise réforme et je ne m’étais pas gêné pour le dire à l’époque à François Hollande. Je l’ai dit au président Macron…si ça ne fonctionne pas, mieux vaut séparer des régions » a-t-il annoncé au Monde.

60% des Francs-Comtois souhaitent la sécession d’avec la Bourgogne

C’est le résultat d’un sondage commandé en 2022 par le MFC de Jean-Philippe Allenbach. Le trublion franc-comtois opte pour une solution simple : « consulter par référendum les Francs-Comtois et les Bourguignons pour leur demander s’ils veulent le divorce ou pas…sachant que si l’une des deux régions le refuse, il n’y aura pas d’autre choix que de passer au divorce ».

Pour le Mouvement Franche-Comté, « les régions n’appartiennent pas à leurs élus mais à leurs habitants et c’est donc à eux de décider de leur avenir ». Celui qui se bat depuis des années contre les moulins à vent vient de trouver avec le Maire de Dijon, un soutien de poids ! De quoi inquiéter celles et ceux qui font tourner les moulins dans le vide depuis 8 ans !

Yves Quemeneur