Besançon. « Donnez du sens à votre épargne »

C’est la proposition faite par la Ville de Besançon pour que chaque habitant contribue au futur aménagement de "La Maison des Femmes" en lieu et place de la résidence autonomie Henri Huot.

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Une fermeture mais des solutions d’avenir

Début 2023, la plus ancienne résidence autonomie de Besançon comptait 29 habitants pour 43 appartements. Dès lors, pour le CCAS se posait la question de sa pérennité, les appartements (surtout des studios) ne correspondant plus aux besoins des personnes âgées.

C’est dans une démarche plus globale, dont la fermeture programmée de la résidence Marulaz, que la fermeture de la résidence Henri Huot a été actée.

Que faire d’un bâtiment de plus de 1000 m², en bon état général, situé dans le quartier de Saint Claude (Rue Jean Wyrsch).

La Ville devient propriétaire de la résidence

Si l’on confond généralement les finances de la Ville et celles du CCAS, les deux structures sont juridiquement distinctes. La première étape a donc consisté à faire valider par le conseil municipal de la Ville et par le conseil d’administration du CCAS, la cession des locaux et la cession des emprunts en cours.

Le Conseil municipal du 19 septembre 2024 a validé un emprunt citoyen. Propriétaire des lieux, la Ville de Besançon les a mis à disposition des associations CIDFF25 et Solidarité Femmes Besançon. Le but est d’en faire un lieu unique, pas seulement orienté autour des violences faites aux femmes mais répondant aux besoins juridiques, sociaux, psychologiques et médicaux des femmes.

Concentrer dans un lieu unique tous les acteurs de l’accompagnement des femmes, leur évite de se déplacer dans plusieurs permanences. C’est aussi pour les associations une façon de mieux travailler ensemble.

« Maison des Femmes », un budget de 1,7 million d’euros

La Ville va consacrer une enveloppe globale de 1,7 million d’euros pour réhabiliter et mieux accueillir les femmes et les associations qui les soutiennent. Le projet est autofinancé à hauteur de 500 000€ par la Ville et avec l’aide de subventions.

Emprunt citoyen à hauteur de 400 000€

Les habitants sont de plus en plus sensibles au fléchage de leur épargne vers des projets locaux. C’est dans ce contexte à dominante social que la Ville de Besançon propose de septembre à décembre 2024 la collecte de 25% du budget total de la Maison des Femmes.

Ouvert aux habitants de Besançon, de Grand Besançon mais aussi au-delà, l’emprunt est plafonné à 4 000€ par épargnant.

Risque 0 et rentabilité fixe de 4% sur 4 ans

Le montage financier est garanti par la plateforme Villyz, agréée comme intermédiaire bancaire par l’Autorité des Marchés Financiers.

Chaque épargnant perçoit tous les semestres le montant des intérêts et le 1/8ème du capital. L’intégralité des fonds prêtés ne sont pas bloqués sur 4 ans, chaque épargnant étant garanti dans la sortie progressive de son prêt chaque semestre. C’est une sécurité pour les épargnants.

Villyz, une plateforme réputée

Les créateurs de cette plateforme de financement imaginent « l’avenir où les citoyens ont le pouvoir de participer aux projets de leur territoire en investissant leur épargne directement dans des projets locaux qui ont du sens du point de vue social, environnemental, de développement de transports durables… » Financer La Maison des Femmes à Besançon s’intègre parfaitement dans cette mission de financement local.

La plateforme se rémunère par une prestation fixe de 2,8% du capital emprunté, cette prestation étant entièrement assumée par la Ville et non par les épargnants.

Antony Poulin, l’adjoint aux finances de la Ville de Besançon le souligne « l’épargne citoyenne peut remplacer un emprunt bancaire classique. Mais elle s’inscrit dans une dynamique de souveraineté locale et des financements plus transparents et plus compréhensibles pour les épargnants. Ils savent que 100% de l’argent qu’ils investissent sera consacré au projet ».

« Donnez du sens à votre épargne au service de la collectivité ». Un beau projet qui devrait réunir plusieurs centaines d’épargnants ayant le souci d’une épargne rémunératrice et citoyenne.

Yves Quemeneur