Haut-Doubs. Prédation Lupine : après une année noire, les premières mesures et tests

La préfecture du Doubs a présenté le triste bilan de la prédation lupine en 2022. Avec 25 bovins tués, 29 blessés et un autre ovin touché, l'État tente d'agir par plusieurs expérimentations pour 2023. Un nouveau poste à l'Agence Régionale de la Biodiversité est à pourvoir en ce sens

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Tout au long du deuxième semestre de l’an 2022 ou presque, au compte-goutte, les attaques de loups étaient recensées sur le massif jurassien. Une dizaine de troupeaux bovins attaqués, puis quinze, puis vingt… Au final, la Préfecture du Doubs a tiré un triste bilan le 23 décembre : « Au total pour le seul département du Doubs, 25 bovins ont été tués, 29 ont été blessés, et un ovin a été blessé. Certains élevages ont connu deux attaques cette année, souvent à quelques jours de décalage. » A cela s’ajoute les dizaines de bêtes du département du Jura et du canton de Vaud, en Suisse.

Loin, bien loin des six attaques sur des troupeaux d’ovins en 2021. Le constat est bien plus important et surtout la cible a changé. « En arrivant ici, on m’a assuré que le loup n’attaquait pas les vaches. Force est de constater que ce n’est plus le cas », résumait Jean-François Colombet lors d’une visite auprès d’agriculteurs touchés, il y a quelques mois.

Cette année le préfet du Doubs a délivré 23 autorisations de tirs de défense simple pour protéger des troupeaux de bovins et 2 pour des troupeaux d’ovins, les deux agriculteurs touchés ont mis en place des dispositifs physiques pour la protection de leurs troupeaux (clôtures électrifiées par exemple).

Cinq tirs ont ainsi été effectués sur les 96 opérations, deux loups ont été prélevés : une louve sur la commune de Longevilles-Mont-d’Or le 20 septembre et un loup sur la commune de Frasne le 26 octobre.

Une expérimentation de tir de défense contigu en 2023

« Face à cette augmentation du nombre de prédation d’origine lupine dans le département du Doubs et au vu du contexte spécifique de l’élevage jurassien, le préfet coordonnateur du Plan national d’actions sur le loup et les activités d’élevage a autorisé la mise en place d’une expérimentation de tir de défense contigu en 2023. Pour mettre en œuvre cette expérimentation, un protocole sera établi en collaboration avec l’ensemble des acteurs, en particulier les associations de protection de la nature et les représentants agricoles. Il définira le cadre et les conditions de cette expérimentation. », explique la préfecture du Doubs.

Pour mieux protéger les troupeaux, deux pistes de développement vont être engagées : former d’abord les éleveurs à l’aide d’un permis de chasse pour effectuer des opérations d’effarouchement. En résumé, une technique qui permet de « faire peur » au loup en lui enlevant un maximum de repères.

Autre approche, la mise en place de chiens de protection de troupeau. « Trois éleveurs bovins du Doubs ont d’ores et déjà été retenus pour bénéficier d’aides à l’acquisition de chiens de protection et d’accompagnement pour l’intégration du chien dans le troupeau », poursuit la Préfecture.

Un formateur pour les agriculteurs

 Pour accompagner les agriculteurs, l’Agence Régionale de Biodiversité a lancé un appel à candidature pour un nouveau poste : chargé.e de mission médiation, élevage et grand prédateurs. Pendant trois ans, l’employé étudiera les dispositifs et pourra adapter ou non ces derniers en fonction des besoins des secteurs les plus vulnérables. Les candidatures sont disponibles jusqu’au 27 janvier 2023.

La rédaction