Grand Pontarlier : un besoin important et urgent d’accompagnement des familles

La CAF et le Grand Pontarlier ont fait le point sur leur convention territoriale globale, (CTG) signée dès 2021. Un bilan des services disponibles auprès des familles sur le territoire avec à l’intérieur, plusieurs solutions pour répondre à un besoin croissant d’accompagnement.

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Photo DR.

Que représente la caisse d’allocations familiales sur le territoire ? Début avril, à l’occasion du conseil communautaire où le renouvellement du partenariat était prévu, un conseiller a d’abord présenté un bilan précis des chiffres de la CAF sur le Grand Pontarlier. En 2022 (ceux de 2023 ne sont pas encore connus mais sensiblement similaires, ndlr) 900 000 € de prestations de services ont été versées pour le volet petite enfance. À cela s’ajoute 235 000 € de bonus de territoire et 238 000 € pour financer plusieurs projets principalement liés à la rénovation des lieux d’accueil. Trois postes de dépenses que l’on retrouve également sur le volet parentalité avec une somme totale de 210 600 €. Côté enfance et jeunesse cette fois, en 2022 la CAF aura accompagné la collectivité à hauteur de 646 000 €, bonus de territoires, prestations de services et appel à projets compris.

23 millions d’€ versés par la CAF aux bénéficiaires de la CCGP

« Les chiffres sont sensiblement les mêmes qu’en 2023. », rappelle le conseiller territorial de l’organisme. Le Grand Pontarlier compte également quatre centres sociaux : MPT Longs Traits, central social Berlioz, maison de quartier des Pareuses et MJC des Capucins. 212 000 € ont été versés pour leur fonctionnement en 2022 et 71 000 € au titre de l’animation collective pour les familles. « Pour l’année 2022 nous avons plus de 23 millions d’euros de prestations familiales versées sur le Grand Pontarlier. Les deux gros postes de dépenses concernent 33% pour le logement et 28% pour l’allocation adultes-handicapés. La CCGP s’est bien inscrite dans cette CTG, vous êtes des acteurs dynamiques qui cherchent à œuvrer ensemble pour le bien des habitants du territoire », souligne le conseiller de la CAF. De quoi satisfaire des élus plutôt réticents au moment de signer cette convention en 2021, se souvient Patrick Genre, président de la collectivité.  « On était très surpris par l’arrivée de cette CTG, sans savoir ce que c’était… finalement on s’aperçoit que sa mise en place permet d’avoir une meilleure approche territoriale des politiques menées. Nous sommes un territoire sous tension qui a besoin du soutien de la CAF. »

Un discours pour lancer la présentation du diagnostic de cette CTG, par Bénédicte Herard en charge du volet social à la CCGP, accompagnée de Charlotte Laurent, responsable au service politique de la Ville de Pontarlier. Avec leur équipe, le duo a questionné l’ensemble des acteurs concernés par ce dossier sur l’intercommunalité, au cours du premier semestre 2023.

« On a perdu 47 assistantes maternelles et 550 places en crèche »

Du côté de la petite-enfance, l’offre doit être élargie de manière urgente pour maintenir un niveau de service déjà en grande tension. « L’offre est diversifiée oui, mais trop faible et la situation va s’accentuer au regard des prévisions démographiques du territoire. », souligne Charlotte Laurent. Places d’accueil collectives, individuelles, privées ou publiques, les besoins sont à la hauteur de l’attente. « Avec les crèches publiques, nous répondons à 10% de la demande. », souligne Bénédicte Herard. La microcrèche d’Houtaud fait partie des solutions et devrait fonctionner début 2025. « Après Doubs, Les Granges-Narboz et Houtaud, la CCGP planchera sur un développement de structures déjà en place à Pontarlier. Ce projet répondrait à cette 5emicro-crèche imaginée. Et la question d’une micro-crèche sur la commune des Verrières-de-Joux est toujours en réflexion », ajoute Patrick Genre.

Le futur pôle enfance jeunesse à Houtaud devrait être inauguré début 2025. .

Ces besoins sont confrontés aux difficultés de recrutements de professionnels, pour prendre en charge les enfants mais également gérer les structures. « Ce sont des métiers avec une faible rémunération et un emploi du temps souvent coupé. Maintenir le service, c’est aussi veiller à conserver les personnes déjà au travail. On a perdu 47 assistantes maternelles sur notre territoire en un an et 550 places de crèches. », alerte Bénédicte Herard qui appelle à la responsabilité de certains parents. « On a toujours l’intérêt de l’enfant et des ressources de la collectivité comme garde-fous. Être parent c’est un métier, une responsabilité qui demande passer du temps avec l’enfant. Il faut aussi parfois adapter son temps de travail. Mais c’est un serpent qui se mord la queue, au regard des coûts et de l’inflation ». D’autres élus préfèrent ironiser sur les demandes jugées parfois excessives comme les plages horaires d’accueil. « Si on peut ouvrir à 5h et fermer à 21h, ce sera complet. […] On n’est peut-être pas obligés de tous avoir des autos avec des anneaux. » lâche le maire de Sainte-Colombe, Lionel Malfroy.

Un futur centre d’action sociale intercommunal ?

Autre enjeu de ce CTG, des adaptations sont nécessaires pour les enfants en situation de handicap, afin d’accéder aux services disponibles. Des solutions pour les parents et accompagnants sont également évoquées. Il s’agit de leur donner un « répit », souligne Bénédicte Herard. Rallonger l’âge d’accueil dans les crèches de 3 à 6 ans pourrait « permettre un premier relais quand ces personnes n’ont personne pour les épauler ».

Cette présentation exhaustive a relancé la question d’un possible centre intercommunal d’action sociale (CIAS). « On y a réfléchit avant le mandat. Aujourd’hui si on créé ça, tous les dossiers doivent être transférés au Grand Pontarlier. Or certains ne concernent pas tout le monde, loin de là. C’est un débat ouvert pour l’avenir mais pour l’instant on reste sur de la politique sectorielle. », argumente Patrick Genre. Cette feuille de route dressée, a été validée par l’ensemble des élus. « C’est un démarrage tardif de cette dynamique intercommunale, on le sait. », souligne Charlotte Laurent. « Nous restons confiants pour sa mise en place et son utilité. Pour la prochaine contractualisation en 2026, c’est une base viable. »

M.S