Le nouveau lit du Dessoubre

Après de nombreux débats, il y a trois ans, deux seuils étaient arrasés dans le lit de cette rivière bien connue des pêcheurs. Un premier bilan vient d’être dévoilé.

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Les premiers résultats sont encourageants et à confirmer.

L’EPAGE Doubs-Dessoubre (Établissement public d’aménagement et de gestion de l’eau) porte les missions de préservation et de restauration des milieux aquatiques, de protection de la ressource eau par la lutte contre les pollutions diffuses,
et agit également en faveur de la préservation. Il a également en charge la valorisation de la biodiversité, notamment par l’animation et la gestion du site Natura 2000 de la Vallée du Dessoubre.

Les chiffres encourageants à la suite des arasements

Pour restaurer la continuité écologique du Dessoubre, l’arasement de deux seuils, à Neuf-Gouffre et au Pont de Fleurey avait pour but de permettre un retour à une situation naturelle dans un délai acceptable. L’objectif n’était pas d’artificialiser d’une autre manière la rivière mais bien de lui permettre d’aménager elle-même son lit au fil des crues. Pour l’EPAGE, « les résultats sont là ! » comme le prouve le suivi effectué par ses agents.

Population piscicole, population de macro invertébrés, température de l’eau, diversité des habitats piscicoles et morphologie du cours d’eau ont été analysés pour connaitre les impacts des travaux sur le milieu aquatique et sa biodiversité

« La reproduction des ombres et des truites a grandement progresse passant de moins d’une dizaine d’alevins pour la truite et l’ombre avant travaux à plusieurs dizaines voire une centaine pour l’ombre en 2023 » se réjouissent les techniciens ajoutant que les habitats piscicoles se sont très fortement améliorés. Ils notent par ailleurs que les hauteurs et vitesses d’eau sont plus diversifiées, de même que la largeur du lit mouillé a été ostensiblement réduite, limitant l’étalement de lame d’eau en étiage. « La température de l’eau a diminué entre 0.3 et 0.6°C », une évolution encore limitée mais qui a d’ores-et-déjà un impact positif pour la faune aquatique, ce qui vient d’ajouter à l’absence d’impact constaté sur la population de macro invertébrés

Rendez-vous est déjà pris en 2026 pour une nouvelle étape de ce suivi et tous l’espèrent, une confirmation de ces premiers résultats très encourageants.

 

ENCADRE

Des actions avec les agriculteurs et les forestiers

La Vallée du Dessoubre, d’une surface de 16 636 ha, est classée site Natura 2000 depuis 2006 en raison de ses richesses faunistiques et floristiques

A ce titre, L’EPAGE y a un rôle d’inventaires, d’études, ainsi que de suivis de la faune et de la flore. Il mène par ailleurs des actions en direction du domaine agricole, par exemple le programme Agro-Environnemental et Climatique (dispositif MAEC) grâce auquel les agriculteurs se voient proposer des engagements de 5 ans, sur des parcelles éligibles qui présentent des enjeux de conservation. Une mesure phare, les prairies fleuries, vise notamment à encourager les pratiques permettant de conserver la diversité floristique des parcelles en encourageant la réduction de la fertilisation

Quant au domaine forestier et aux milieux naturels sensibles, les propriétaires ou gestionnaires de terrains se voient proposer d’engager des actions comme l’aménagement de dispositifs de franchissement des cours d’eau, la conversion de plantations résineuses en peuplements diversifiés et adaptés, l’emploi de techniques de débardage alternatives sur des milieux sensibles, le développement de bois sénescents en forêts ou encore la mise en protection d’habitats et d’espèces sensibles comme les tufières, les cavités à chauve-souris, les travaux d’entretien ou de réhabilitation de milieux naturels à forts enjeux  que sont par exemple les tourbières et pelouses sèches.

Les arbres des ilots de senescence font l’objet d’un marquage spécifique.